L’or a atteint un prix plancher
Les cours des métaux précieux ont poursuivi leur repli depuis notre dernier pointage de mars. Mais certains signes donnent à penser qu’ils pourraient rebondir.
Durant l’été, le secteur des matières premières a encore abandonné 25%, à l’image de l’or qui est revenu sur un niveau de 1200 dollars l’once après ses sommets 2012 à 1800 dollars. La lente amélioration de la conjoncture mondiale aura eu raison des spéculateurs qui promettaient au métal jaune des lendemains enchanteurs avec des cours au-dessus de 2000 dollars.
L’ensemble du secteur, à l’image d’Anglo American (AAL), Newmont Mining (NEM) Rio Tinto (RIO) ou Barrick Gold (ABX), s’est déprécié d’environ 30% par rapport aux sommets de 2012. Cette moins-value est venue sanctionner les politiques expansionnistes de ces sociétés, qui misaient sur des rachats de mines peu rentables qui sont devenues déficitaires suite au repli du métal jaune.
BHP Billiton (BLT) s’en tire un peu mieux (-20%) grâce à des marges confortables sur ses mines de fer, toujours soutenues par une forte demande chinoise. A l’opposé, Kinross (KGC) souffre du report d’exploitation de son site en Mauritanie, qui lui occasionne une perte de 2,2 milliards de dollars, plombant ses chiffres pour les prochaines années.
La canadienne Silver Wheaton (SLW), très active sur l’argent, affiche également une baisse de 33% conforme à celle enregistrée sur le métal argenté. La sanction est aussi sévère pour les petits producteurs dont la stratégie consistait à spéculer sur des mines à très faibles rendements et qui ont dû fermer avec le repli des cours.
C’est ainsi que les cours de Lake Shore Gold (LSG), New Gold (NGD) ou Claude Resources (CRJ) ont été plus que divisés par deux. Ce revers traduit bien le risque inhérent à ce genre de valeurs qui exploitent des gisements aussi faibles.
Si l’euphorie n’est plus de mise avec des prévisions stratosphériques pour les métaux précieux, certains signes donnent à penser que les cours actuels sont plutôt un plancher sur lequel la courbe pourrait bien rebondir.
En effet, la marque de 1200 dollars pour l’or représente une limite de rentabilité pour beaucoup de mines à faible teneur. Ce facteur technique fait mécaniquement baisser l’offre alors que la demande asiatique, soutenue par un regain d’inflation en Chine, continue de soutenir le marché à ces niveaux.
L’argent aussi semble sous-évalué quand on sait que 80% de son marché est détenu par des industriels qui l’utilisent dans des applications commerciales qui n’ont rien à voir avec de la spéculation.
En conclusion, les craintes liées à la crise s’estompent, et cela éloigne pour le moment les spéculateurs du marché; une reprise économique durable devrait aussi venir accroître raisonnablement la demande industrielle, en particulier sur le métal argenté.

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Auteur : Raphaël Prongue
Source : www.bilan.ch
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